Propositions de livres ou revues en 2012
ven.
02
nov.
2012
Shinto : Sagesse et pratique
Découvrir le shinto
Le shintoïsme est la religion fondamentale du Japon ; il imprègne fortement la mentalité japonaise et la culture de ce pays. Le shinto forme un ensemble de rites, de croyances, de mythes, de pratiques de purification et de lieux sacrés, qui sont autant de liens entre le monde des humains et celui des kamis, les divinités omniprésentes de la nature
Motohisa Yamakage, né en 1925, est le 79e grand maître du Yamakage Shintô. Diplômé en économie, il a beaucoup œuvré à la connaissance du shinto dans le monde, à travers de multiples ouvrages traduits en anglais, en allemand, en français. Il présente dans ce livre l’essentiel de cette religion souvent peu ou mal connue, complexe parce que foisonnante (le shinto n’a ni dogme ni institution). Le livre est passionnant, même s’il est parfois un peu déroutant. C’est que nous ne sommes pas dans une étude sèche et objective, purement informative, mais dans un ouvrage pleinement spirituel qui veut conduire le lecteur au cœur d’une véritable pratique et qui lui présente donc, à côté des concepts essentiels du shinto –la purification (misogi), la théorie « un esprit, quatre âmes » (koshintô) – une méthode d’entraînement systématique à la pratique du shinto.
Jean
Motohisa Yamakage. Shinto. Sagesse et pratique. Sully, 2012. 220 p.
ven.
02
nov.
2012
Le champ de la vacuité
Roland Yuno Rech : Kusen sur maître Wanshi
Après avoir consacré un certain nombre de sesshin à l’œuvre de maître Wanshi, Roland Rech a rassemblé ces enseignements dans un ouvrage en deux tomes intitulé Le champ de la vacuité. L’enseignement de maître Wanshi. Après sa première publication aux éditions Yuno Rech, le premier volume est réédité aujourd’hui par le Relié, dont on salue l’initiative.
Maître Wanshi (Hung-Chich Cheng-Chueh) vécut en Chine entre 1091 et 1157. Ce moine de la lignée Soto est connu pour avoir initié le zen de l'illumination silencieuse centré sur la pratique de la méditation sans objet, par opposition au zen Rinzai, où les disciples sont souvent invités à méditer sur des koan. Il a inspiré Dôgen. Dans ce Champ de la vacuité, Wanshi donne des instructions très inspirantes pour la pratique de cette méditation sans objet
Jean
Roland Rech. Le champ de la vacuité. L’enseignement de maître Wanshi , tome I. Le Relié, 2012. 207 p.
mer.
05
sept.
2012
L'art du zazen
Pierre Crépon, qui fut un des proches disciples de Taisen Deshimaru, propose un beau petit livre sur la pratique de zazen. A travers une septantaine de brefs chapitres, il rappelle les fondements de la pratique qui permettent de (re)trouver notre nature de Bouddha. Concision et clarté caractérisent ces textes qui nous aident à rester centrés sur l’esprit joyeux et vaste.
Jean
Pierre Crépon. L’art du zazen. Sully, 2012. 174 p.
mar.
04
sept.
2012
Sur les traces d’un novice unsui
Satô Giei est entré en 1939 dans un temple zen de Kyôto pour faire son noviciat et devenir unsui « nuage et eau », autrement dit moine. Quelques années plus tard, il a publié une sorte de journal sur ses années d’apprentissage et la vie quotidienne dans son temple. L’ouvrage est divisé en chapitres très courts, chacun d’eux rehaussé par une gouache de l’auteur. Au fil de ces chapitres, le lecteur découvre ainsi les activités de samu, les fêtes, la toilette, les entretiens avec le maître, la méditation (parfois dans le froid glacial, parfois dans les nuits traversées par des moustiques gourmands…), et bien d’autres actions allant des plus triviales aux plus élevées et exaltantes. Le tout constitue un itinéraire aussi agréable qu’intéressante à travers les divers aspects de la vie de moine, qui toutes visent un seul but : aider le hunsui à s’éveiller à sa propre nature.
Jean
Satô Giei. Journal d’un apprenti moine zen. Philippe Picquier, coll. Picquier poche,2012. 240 p. (Première édition : 2010).
mer.
20
juin
2012
Sagesses du bouddhisme
Petit vade-mecum de sagesse bouddhiste
Fabrice Midal, disciple de Chögyam Trungpa et fondateur de l’Ecole Occidentale de Méditation, publie un petit florilège de citations autour de la pratique de la méditation. Entrecoupés de brefs textes d’introduction, ces extraits sont regroupés autour de six thèmes : Entrer dans l’ici et maintenant / Voir la réalité en face / Le chemin éthique de la conduite juste / Le sens véritable du bonheur / L’amour et la compassion / Quelques petites histoires zen.
Si un certain nombre de citations sont bien connues, ce petit livre n’en fera pas moins un excellent compagnon, que l’on peut emmener partout avec soi et avec lequel on peut commencer et/ou finir la journée en s’imprégnant d’une parole nourrissante, par exemple :
• Sois reconnaissant envers tous (Chekawa Yeshé Dorjé)
• Sois toujours satisfait car celui qui connaît la satisfaction, même s’il ne possède rien est véritablement riche. (Nâgârjuna)
• Si tu ne trouves pas la vérité à l’endroit où tu es, où espères-tu la trouver ? (Dôgen)
Au final, ce petit livre peut aider à mettre en pratique l’injonction de ce maître zen qui remplissait la tasse d’un professeur d’université venu lui rendre visite, et qui qui continuait à verser le thé bien que le récipient fût plein. Il déclara à son invité qui s’étonnait de le voir agir ainsi : « Comme cette tasse, vous êtes déjà plein de connaissances et d’idées préconçues. Pour pouvoir apprendre, commencez par vider votre tasse ».
Jean
Le petit livre de sagesses du bouddhisme, First Editions, 158 pages
mer.
02
mai
2012
Les dix images du buffle
Un voyage spirituel à travers les dix images du buffle
Les Dix images du buffle mettent en scène l’histoire d’un bouvier qui cherche son buffle égaré, le trouve, et finalement disparaît tout comme le buffle, laissant la place à un cercle blanc et vide. Dans la tradition zen, l’ensemble de ces vignettes symbolise le développement spirituel du méditant et son chemin vers l’éveil.
Pour connues qu’elles soient, ces images ne sont pas directement transparentes pour qui n’est pas baigné depuis longtemps dans la spiritualité zen. La nonne Myokyo-Ni (Irmgard Schloegl, 1921-2007), pratiqua longtemps au Japon avant de fonder le Centre Zen de Londres, en 1977. Elle propose un commentaire très accessible et lumineux de ce chemin vers le silence et le vide et, par là, vers notre vraie nature, appelée « nature du Bouddha ». Dans son introduction, elle résume la démarche :
« La véritable source de tous les Bouddhas est la nature originelle des êtres sensibles. A cause de l’illusion nous tombons dans les Trois Mondes, grâce à l’éveil nous nous évadons, soudain libres, hors des quatre Modes d’existence. Voilà pourquoi les Bouddhas ont quelque chose à faire, et les gens ordinaires quelque chose à réaliser. Par compassion, le vieux sage établit diverses voies pour enseigner à ses disciples tantôt la vérité complète, tantôt la vérité partielle, les conduisant soudain ou par degrés du superficiel au profond, du grossier au subtil. (…)
Il y a longtemps, Maître Ching-chu (Seikyo), conscient des différentes capacités des êtres sensibles adapta ses enseignements aux différentes aptitudes de ses disciples et prescrivit des remèdes selon leurs maladies respectives. Dans ce but il dessina des images sur la pacification d’un buffle. Dans celles-ci, le buffle devient graduellement blanc jusqu’au stade de pureté sans tache, montrant ainsi l’évolution progressive du disciple vers sa maturité. Finalement, avec l’homme et le buffle disparus, il illustre l’oubli du cœur et de l’environnement (moi et les choses).
Bien qu’à ce stade, la pénétration ait déjà percé jusqu’à la racine, il reste encore quelque chose à éclaircir dans les circonstances environnantes. Ici les disciples de faible capacité sont menacés d’un doute trompeur, tandis que les étudiants de petite ou moyenne compréhension s’égarent et de demandent s’ils sont tombés dans une vacuité vide ou inversement s’ils sont pris au piège d’un illusoire éternalisme.»
Cet ouvrage ouvre de riches perspectives à celles et ceux qui veulent « dresser leur esprit » en s’appuyant sur un enseignement classique du zen encore fort utilisé aujourd’hui.
Jean
Disponible aux Editions Almora au prix d'environ CHF 25.-- (182 pages)
mer.
14
mars
2012
Itinéraire d'un bouddhiste athée
Présentation de l'éditeur
mar.
13
mars
2012
Les patriarches du zen
Présentation de l'éditeur
"Voici une anthologie inédite, classant par thèmes de grands textes des maîtres du ch'an chinois et du zen japonais (dont certains ont été ici traduits pour la première fois). Les auteurs restituent toute la puissance et la vivacité de cette philosophie à nulle autre pareille. Le karma, ou loi de cause à effet, les lois de l'impermanence, les rapports entre vacuité et phénomènes, visible et invisible, vie et mort, l'éveil et la sagesse, l'éternel présent à vivre et l'art d'embrasser les contradictions sont quelques-uns des thèmes ainsi illustrés et explicités par ces textes d'une rare profondeur."
Cet ouvrage a été écrit par Evelyn de Smedt, qui a suivi pendant onze ans maître Taïsen Deshimaru, et Catherine Molle une spécialiste des religions d'Asie.
Lien : Les Editions du Relié
mer.
01
févr.
2012
Dôgen - Asuka Ryôko & Yann Aucante
"Ce livre relate avec justesse et réalisme la vie de celui qui fut l'introducteur du Zen Sôtô au Japon et qui est considéré comme l'un des plus grand maîtres du Zen : Dôgen Zenji (1200-1253). Romancée et écrite à la première personne, cette biographie n'en demeure pas moins très fidèle à la réalité, puisqu'elle s'inspire directement de traduction de textes originaux et qu'elle enrichit même, par certains aspects, les dernières recherches des spécialistes japonais.
En complément, suit une nouvelle, composée par Kikuchi Kan en 1919, qui nous plonge au coeur de l'histoire de Zenkai, moine de l'école Zen Sôtô de la fin de l'époque Edo, qui creusa de ses propres mains durant plus de vingt-et-un ans un tunnel de trois cent soixante-quatre mètres. Le lecteur sera ici plongé dans une sorte de "creusée spirituelle", un bel exemple de sagesse et de compassion.
Enfin, pour donner une vue plus exhaustive du Zen, les auteurs ont traduit trois entretiens qu'ils ont menés avec des moines dans lesquels ceux-ci exposent leur vision du bouddhisme et comment cette pensée et cette pratique peuvent enrichir la vie de chacun."
Tiré de la quatrième page de couverture du livre : Dôgen, Le fondateur de l'école Zen Sôtô, Biographie suivi d'Au-delà de la haine puis Entretiens avec des moines Zen. Editions L'Harmattan
Lien : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&isbn=978-2-296-55692-8
lun.
02
janv.
2012
Coeur zen, esprit zen - AMA Samy
Le bouddhisme a quasiment complètement disparu d’Inde, le pays qui l’a vu naître, puisque moins de 1% des Indiens se déclarent bouddhistes.
AMA Samy fait partie de ce pour cent. Il est même le seul maître zen reconnu d’origine indienne. Son parcours spirituel est riche et complexe : né en 1936 dans une famille chrétienne, il devient prêtre et entre dans l’ordre des jésuites avant de se tourner vers l’hindouisme, puis de se tourner vers le zen, sous la conduite du Père jésuite Enomya Lassalle (l’auteur de Méditation zen et prière chrétienne). Il crée en 1996 un centre zen en Inde du Sud, Bodhi Zendo.
Dans cet ouvrage, AMA Samy propose des kusen « classiques », sauf qu’ils s’inspirent aussi en partie de l’enseignement chrétien. Les textes s’organisent autour de zazen, de l’étude des koans, et de l’éveil, sujet auquel l’auteur consacre de belles pages . Les perspectives ouvertes par ces enseignements sont riches et méritent un détour.
jean
AMA Samy (2011). Cœur zen, esprit zen. Paris: Sully. 204 p.
lun.
02
janv.
2012
Le bouddhisme - Bernard Faure
Bernard Faure est un des meilleurs spécialistes universitaires français du bouddhisme, en particulier japonais. Il enseigne aujourd’hui à l’université de Columbia à New-York. On lui doit une excellente mise au point sur cette religion, parue en 2004 dans la non moins excellente collection « idées reçues » des éditions du Cavalier bleu.
Dans ce petit livre, Faure examine une vingtaine d’idées reçues sur le bouddhisme. Par exemple : « le bouddhisme est une religion tolérante », « le bouddhisme n’est pas une religion mais une philosophie » ou encore « le bouddhisme récuse l’existence du moi ». S’appuyant sur une connaissance profonde des pratiques contemporaines et des sources, Faure montre que la religion qui est pratiquée aujourd’hui en Occident, que ce soit sous sa forme tibétaine ou japonaise (zen), est souvent assez éloignée des pratiques des populations d’Asie et constitue de ce fait ce que les spécialistes appellent un « néo-bouddhisme ».
Ce néo-bouddhisme est en quelque sorte une adaptation du bouddhisme à la mentalité occidentale contemporaine, marquée par la rationalité et par l’individualisme. Ainsi, Faure relève que le bouddhisme pratiqué en Asie est très attaché aux rituels, qu’il est souvent teinté de pratiques magiques destinées à obtenir les faveurs des divinités, que l’Eveil est souvent mis au second plan par les pratiquants qui recherchent avant tout des bénéfices mondains (succès, richesses, prestige), qu’il est aussi lié avec la politique et le nationalisme (par exemple au Japon et au Sri-Lanka), qu’il est une religion d’abord communautaire (la Sangha est un des trois Trésors) –ce qui hérisse fréquemment les individualistes que nous sommes en Occident, etc. Quant à la tolérance et au pacifisme pour lesquels le bouddhisme est réputé, Faure ne les nie pas, mais apporte quelques bémols basés sur l’histoire (l’implication des moines zen dans la politique impérialiste japonaise de la première moitié du 20e siècle, et la situation des femmes dans le bouddhisme, pour mentionner deux exemples).
Bref, ce livre permet une approche nuancée, fondée sur une description neutre et objective, qui questionne les pratiquants occidentaux, parfois (souvent ?...) pris dans une approche idéalisée de cette religion au point d’en faire une sorte de nouvelle spiritualité, assez éloignée de la pratique –très diversifiée !– des pays asiatiques. Et Faure de conclure : « Il faut sans doute se féliciter de cette nouvelle spiritualité, à la fois « plurielle » et « universelle ». Mais on peut aussi se demander pourquoi elle doit encore se réclamer du bouddhisme, et n’est pas simplement une forme, relativement modérée certes, de spiritualité de type « New Age ». D’un autre côté, au nom de quoi refuser à ceux qui s’en réclament le label bouddhiste ? N’ayant pas pour ma part cette autorité, je me contente de poser la question. »
Une question qu’il est sans doute utile de se poser en tant que pratiquant. Et le livre de Faure aide à le faire et ainsi à réfléchir sur sa pratique.
jean
Faure, B. (2004). Le bouddhisme. Paris : Cavalier bleu. 124 p.
dim.
01
janv.
2012
Les Maîtres Zen - Jacques Brosse
Paradoxe de l'enseignement zen : d'un côté, l'expérience de l'éveil est indicible et le silence forme la base même du zazen ; de l'autre, sans oublier que la quête du disciple doit être toute personnelle, il est indispensable que le maître lui fournisse des instructions, pour l'éclairer sur ce qui lui arrive durant la méditation et lui éviter les dérives auxquelles il s'exposerait en pratiquant seul. Le rôle du maître étant aussi, souvent, de dissiper les idées toutes faites, de casser la routine, la voie zen a connu nombre de provocateurs et d'iconoclastes. Dans tous les cas, assumant totalement leur personnalité, les maîtres zen ont eu au fil du temps les caractères les plus contrastés, avec des façons très différentes d'agir et de s'exprimer. Disciple de maître Deshimaru (1914-1982), Jacques Brosse enseigne le zen depuis plus de vingt ans. Suivant les grandes étapes chronologiques de la tradition, de ses origines en Chine, au VIe siècle, jusqu'à nos jours, il présente ici les enseignements qui lui ont paru susceptibles de convenir au chercheur occidental d'aujourd'hui. Cet ouvrage de référence comporte un glossaire fourni, des tableaux de la transmission de la tradition zen et une bibliographie générale sur le sujet. --Colette-Rebecca Estin tiré du site www-amazon.fr